Par Peter Rosenstreich
Publié le Mon 17/06/2024 - 00:00
Les Bourses européennes ont clôturé dans le rouge vendredi, les incertitudes politiques en France et dans d'autres pays provoquant une forte aversion au risque. L'indice Stoxx Europe 600 a cédé 1%, à 511,1 points. A Paris, le CAC 40 et le SBF 120 ont chuté de 2,7% et 2,8%, respectivement. Le CAC 40 a dévissé de 6,2% sur l'ensemble de la semaine, soit sa plus forte baisse hebdomadaire depuis mars 2022, au lendemain de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Parallèlement l'écart de taux ("spread") entre le Bund allemand et l'OAT française à 10 ans a fortement progressé, à plus de 70 points de base. "Nous pensons que l'augmentation des primes de risque sur les marchés français est justifiée compte tenu des sondages actuels", commente Barclays. Outre le Rassemblement national, qui apparaît en position de force avant les législatives du 30 juin prochain, le nouveau Front Populaire, constitué de la plupart des partis de gauche y compris les plus radicaux, a annoncé être parvenu à un accord jeudi soir, et arrive en deuxième position des intentions de votes selon les derniers sondages, devant le parti d'Emmanuel Macron. Ce dernier est au plus bas dans les enquêtes d'opinion depuis l'éclatement de la crise des gilets jaunes en 2018-2019. Le retour du risque politique en Europe entraîne une nette divergence entre les marchés européens et américain. Sur l'ensemble de la semaine, l'indice Stoxx Europe 600 a cédé 2,4% tandis que le S&P 500 gagne 1,3%. "Il est difficile d'ignorer les parallèles entre la situation actuelle et l'époque de la crise de la dette [en zone euro, ndlr], étant donné que l'accent est mis sur les résultats des élections, les spreads des obligations souveraines et la viabilité de la dette, sans aucun signe évident quant à la direction que prendront les choses par la suite", soulignent les analystes de Deutsche Bank. L'euro cède 0,4% face au billet vert, à 1,0699 dollar.
Pour le deuxième jour consécutif, le marché suisse des actions a certes clôturé en baisse. Les problèmes en Europe ont incité les investisseurs à se tourner vers les poids lourds défensifs que sont Novartis (+0,8%), Roche (+0,7%) et Nestlé (+0,2%), a déclaré un trader. Le SMI a perdu 0,4% à 12 045 points. Parmi les 20 valeurs du SMI, 16 perdants et quatre gagnants se sont affrontés. 20,3 millions d'actions (18,81 auparavant) ont été échangées. Les valeurs bancaires ont donc été parmi les moins performantes en Europe : UBS a reculé de 1,1 pour cent, Partners Group de 1,8 pour cent. Dans le secteur du luxe, Richemont (-1,5%) et Swatch (-1,8%) ont de nouveau été touchés par les craintes d'une guerre commerciale avec la Chine. Les deux entreprises sont fortement exposées à la Chine. Au troisième rang, Molecular Partners a bondi de 12,5% après l'annonce de résultats d'études positifs par la société de biotechnologie. Chez Emmi (+0,9%), des changements sont prévus au sein de la direction du groupe.
Europe
Les Bourses européennes ont clôturé dans le rouge vendredi, les incertitudes politiques en France et dans d'autres pays provoquant une forte aversion au risque. L'indice Stoxx Europe 600 a cédé 1%, à 511,1 points. A Paris, le CAC 40 et le SBF 120 ont chuté de 2,7% et 2,8%, respectivement. Le DAX 40 a perdu 1,4% à Francfort, tandis que le FTSE 100 s'est replié de 0,2% à Londres. Le groupe de services numériques en difficulté Atos (+14,6,%) a reçu une offre non engageante de l'Etat français concernant l'acquisition potentielle des activités stratégiques d'Advanced Computing, de Mission-Critical Systems et de Cybersecurity Products de la division Big Data & Cybersécurité (BDS). Les banques françaises ont à nouveau été sanctionnées vendredi. Sur l'ensemble de la semaine, Société Générale a chuté de 15%, BNP Paribas a perdu 12% et Crédit Agricole SA a abandonné 11%. Stellantis a lâché 4,3% vendredi, après avoir déjà cédé 2,8% la veille alors que le constructeur automobile tenait jeudi une journée investisseurs au cours de laquelle il a confirmé son objectif de marge opérationnelle pour l'année en cours et à moyen terme. Solutions 30 (-13,9%) et X-Fab (-3,6%) ont également reculé vendredi. Les deux titres seront remplacés dans le SBF 120 par ceux de Casino et Esso le 24 juin, a annoncé le conseil scientifique des indices d'Euronext. Pour sa révision trimestrielle des indices, le conseil scientifique n'a pas modifié le CAC 40.
États-Unis
La Bourse de New York s'est maintenue près de ses sommets historiques vendredi, accordant même un nouveau record au Nasdaq Composite au terme d'une séance indécise. L'indice Dow Jones (DJIA) a clôturé en baisse de 0,2%, à 38.589,16 points, et l'indice élargi S&P 500 a marqué une pause (-0,04%), à 5.431,60 points. Le Nasdaq Composite, riche en valeurs technologiques, s'est distingué en progressant de 0,1%, à 17.688,88 points. Adobe (+15%) a publié des résultats bien meilleurs que prévu au trimestre écoulé et a relevé ses prévisions pour l'exercice clos en novembre, tiré par ses ventes de logiciels dans le cloud. La Commission européenne s'apprête à engager des poursuites contre Apple (-0,8%) pour atteinte à la concurrence à travers sa plateforme de téléchargement App Store, a rapporté le Financial Times. Ce repli a fait repasser la capitalisation boursière de la marque à la pomme derrière celle de Microsoft (+0,2%), alors qu'Apple était redevenue la veille la première valeur américaine. Boeing (-1,9%) pourrait poursuivre sa mauvaise série cette semaine alors que l'avionneur a annoncé vendredi enquêter sur un problème de qualité concernant ses avions 787 Dreamliner non livrés, après avoir découvert que certaines fixations avaient été mal installées sur le fuselage des appareils. L'assemblée générale du distributeur de jeux GameStop (-1,4%), qui devait se tenir jeudi soir, a été reportée à lundi en raison d'un problème technique qui a empêché des actionnaires de se connecter à la réunion en streaming. L'action RH a plongé de 17% après que la chaîne d'ameublement a fait part de pertes plus élevées que prévu au premier trimestre et prévu des ventes inférieures aux attentes au deuxième trimestre.
Asie
En Asie, les principaux marchés accusent de nets replis lundi. Tokyo se distingue par une forte baisse. L'indice Nikkei-225 chute de 2,1 pour cent à 37.982 points. Le marché parle d'incertitude quant à l'orientation future de la banque centrale japonaise. Shanghai (-0,5%) et Hong Kong (+0,2%) évoluent de manière hétérogène. Aucune impulsion ne vient de la banque centrale chinoise. A Séoul (-0,3%), Hyundai Motor progresse de plus de 4 pour cent. L'entreprise a entamé des démarches pour que ses actions soient également cotées en Inde.
Obligations
Sur le marché obligataire, le taux de l'emprunt du Trésor américain à dix ans a reculé de 4 points de base, à 4,212%. Le taux du titre à deux ans a cédé un point de base, à 4,700%. Les taux se sont nettement détendus cette semaine après de bons indicateurs sur l'inflation et malgré la prudence des membres de la Réserve fédérale (Fed), qui n'envisagent en moyenne qu'un abaissement de 0,25 point de pourcentage du taux des fonds fédéraux en fin d'année.
Analyse
Baader abaisse SFS Group à Add (Buy) - objectif 134 (120) CHF
Objectif de cours Bystronic : Mirabaud Securities réduit à 500 (520) CHF - Buy
Objectif de cours Lonza : Bernstein SG augmente à 666 (635) CHF - Outperform
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