Julius Baer a enregistré une nouvelle charge substantielle pour pertes sur prêts, alors que sa nouvelle équipe de direction examine les portefeuilles de crédit afin de tourner la page d'un scandale qui a entraîné une dépréciation importante et coûté son poste à l'ancien PDG. Le groupe zurichois a annoncé mardi soir une dépréciation de 130 millions de francs suisses (157 millions de dollars américains) liée à son portefeuille de dette privée et à certaines positions dans son portefeuille de prêts hypothécaires, qui, selon lui, reflète l'application de critères plus prudents en matière de qualité du crédit et de relations avec la clientèle. La banque tente de se remettre de l'effondrement de la société autrichienne Signa, le groupe immobilier désormais insolvable appartenant au magnat de l'immobilier Rene Benko. Julius Baer a dû déprécier 586 millions de francs de prêts à ce client particulier dans ses comptes 2023, ce qui a entraîné le retrait de fonds de la part des clients et la démission de son directeur général de l'époque, Philipp Rickenbacher, début février de l'année dernière. La banque a également déclaré qu'elle fermerait son activité de dette privée.

La Bourse suisse a terminé sur une note négative mercredi au terme d'une séance calme. Le SMI est repassé sous la barre des 12'400 points, malgré le soutien de deux de ses trois poids lourds. Le SMI a terminé en repli de 0,22% à 12'380,36 points, avec un plus bas à 12'292,19 points et un plus haut à 12'387,96 points. Le SLI a abandonné 0,41% à 2020,86 points et le SPI 0,22% à 16'998,72 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 19 ont reculé, 10 avancé et SIG Group a fini inchangée. Swiss Life (+1,6%), le bon Lindt (+1,0%) et Sandoz (+0,7%) ont terminé sur le podium. Le spécialiste de l'assurance vie avait dévoilé la veille des primes en hausse en début d'année, dépassant les attentes du marché. Le groupe zurichois avait indiqué être en bonne voie pour réaliser ses objectifs financiers à l'horizon 2027. Plusieurs analystes ont, dans la foulée, augmenté leur objectif de cours. Les poids lourds Nestlé (+0,6%) et Novartis (+0,5%) ont soutenu l'indice, alors que Roche (-0,3%) l'a freiné. Le directeur général de Nestlé, Laurent Freixe, a indiqué au journal NZZ être à la recherche d'un "partenaire et co-investisseur" pour remettre son unité Waters sur les rails sans avoir à prétériter le coeur de métier du paquebot alimentaire veveysan. Roche a reçu la veille une demande de l'Agence américaine des médicaments (FDA) de transmettre des données supplémentaires dans le cadre de l'homologation de l'anticancéreux Columvi.

Europe
Les Bourses européennes ont clôturé en ordre dispersé mercredi, la prudence l'emportant face aux incertitudes macroéconomiques et géopolitiques. L'indice Stoxx Europe 600 a terminé quasiment stable, à 553,8 points. A Paris, le CAC 40 a lâché 0,4%, plombé notamment par les valeurs du luxe, et le SBF 120 s'est également replié de 0,4%. Le DAX 40 à Francfort s'est adjugé 0,4% et le FTSE a pris 0,1% à Londres. EXOSENS (+4,1%): Bernstein a publié une note positive sur le fabricant de capteurs de haute technologie pour la défense et le nucléaire après une conférence destinée aux analystes organisée par le groupe mardi à Nice. Selon l'intermédiaire financier, les frictions liées à la guerre commerciale qui ont affecté l'activité du segment Détection et Imagerie d'Exosens au premier trimestre 2025 seront de courte durée, et ces vents contraires temporaires ne sont rien en comparaison du boom des dépenses de défense à long terme qui s'annonce. LVMH (-2,2%), Hermès (-2,1%), KERING (-2,5%): Les valeurs du luxe ont reculé en réaction aux résultats de Chanel. Le groupe, qui n'est pas côté mais figure parmi les principaux représentants français du secteur, a vu son bénéfice net chuter de 28,2% en 2024 alors qu'il a poursuivi ses investissements malgré des conditions de marché "plus difficiles".

États-Unis
La Bourse de New York a terminé en forte baisse mercredi alors que les inquiétudes budgétaires aux Etats-Unis et une émission de bons du Trésor mal accueillie ont contribué à tendre les taux obligataires. L'indice Dow Jones a terminé en repli de 1,9%, à 41.860,44 points. Le S&P 500 a perdu 1,6%, à 5.844,61 points et le Nasdaq, riche en valeurs technologiques, a cédé 1,4%, à 18.872,64 points. NVIDIA (-1,9%): le PDG du fabricant de cartes graphiques, Jensen Huang, a une nouvelle fois dénoncé les restrictions américaines sur les exportations du fabricant de puces vers la Chine. Le dirigeant a déclaré mercredi lors d'une conférence de presse à Taïwan que les mesures américaines destinées à empêcher la Chine de mettre la main sur les puces d'intelligence artificielle de Nvidia avaient été un "échec". APPLE (-2,6%): l'action a mal réagi après l'annonce du rachat du fabricant d'appareils numériques du designer de l'iPhone Jony Ive, io, par la société d'intelligence artificielle OpenAI pour 6,4 milliards de dollars. Selon des sources proches du dossier citées par le Wall Street Journal, le patron d'OpenAI, Sam Altman, et l'entreprise de design de Jony Ive, LoveFrom, travaillent également sur un nouvel appareil qui permettra aux consommateurs "d'aller au-delà des écrans". ALPHABET (+2,9%): le titre a rebondi après que le groupe internet a annoncé que Google ajouterait des publicités à sa nouvelle fonctionnalité de recherche à base d'intelligence artificielle, AI Overviews. TAKE-TWO INTERACTIVE (-4,6%): l'éditeur de jeux vidéos a annoncé mardi soir avoir fixé le prix pour une offre publique d'actions. Le groupe va ainsi céder 4,75 millions de ses propres actions ordinaires à 225 dollars chacune, pour un produit net attendu d'environ 1,04 milliard de dollars.

Asie
En Asie, l'indice Nikkei 225 de la Bourse de Tokyo cédait 0,8% jeudi en fin de séance. L'indice Shanghai Composite était en recul de 0,1%, tandis que le Hang Seng de la Bourse de Hong Kong se repliait de 0,9%.

Obligations
Vers 7h45, le taux de l'obligation du Trésor américain à dix ans perdait 1 point de base (0,01 point de pourcentage) à 4,60%. Le taux du titre à deux ans cède 1 point de base, à 4,02%.

Analyse
BoA augmente l'objectif de JD Sports à 112 (106) p – Buy
JPM relève l'objectif d'Aegon à 7,65 (7,20) euros – Overweight
MS relève l'objectif d'ING à 23 (22) EUR – Equalw.