Par Thomas BIANCATO
Publié le Tue 08/07/2025 - 00:00
Le géant sud-coréen Samsung Electronics a dit mardi s'attendre à une chute de 56% sur un an de son bénéfice d'exploitation au deuxième trimestre, en raison des restrictions à l'exportation vers la Chine des composants avancés imposées par les Etats-Unis. Dans une communication au régulateur sud-coréen, Samsung Electronics a estimé que son bénéfice d'exploitation n'atteindrait que 4'600 milliards de wons (2,8 milliards de francs suisses). Une somme inférieure de 23,4% à la prévision moyenne du marché, selon l'agence Yonhap citant sa propre firme d’analyse. Le navire amiral de Samsung Group, le plus gros conglomérat familial de Corée du Sud, s'attend pour la même période à un chiffre d'affaires quasiment stable sur un an à 74'000 milliards de wons. Samsung Electronics n'a pas fourni le détail de ses prévisions de bénéfice net, ni les chiffres détaillés par secteur. Dans un communiqué séparé, l'entreprise a reconnu que ses résultats "sont en dessous des attentes du marché“. A la Bourse de Séoul, le titre Samsung baissait de plus de 1% en début de séance mardi. Samsung Electronics, comme l'ensemble des groupes technologiques sud-coréens et japonais, est sous pression du président américain Donald Trump, qui exige qu'ils relocalisent leur production aux Etats-Unis - une hypothèse jugée peu réaliste par la plupart des experts - sous peine de droits de douane supplémentaires de 25%.
Le marché suisse des actions a été freiné lundi par les poids lourds défensifs, notamment du secteur pharmaceutique. Le SMI a perdu 0,1 pour cent à 11.955 points. Parmi les 21 valeurs du SMI, onze gagnantes et dix perdantes se sont affrontées. 14,16 millions de titres (contre 14,12 auparavant) ont été échangés. Après les récentes hausses dues aux informations selon lesquelles les entreprises pharmaceutiques locales pourraient être exemptées de droits de douane américains supplémentaires, les valeurs pharmaceutiques Novartis et Roche ont perdu respectivement 0,5 et 1,1 pour cent. Le poids lourd défensif Nestlé a également perdu 1,1 pour cent. Alcon a baissé de 0,3 pour cent, le spécialiste de l'ophtalmologie acquérant la société américaine de technologie médicale LumiThera. Les fournisseurs de techniques médicales étaient sous pression dans toute l'Europe. La Chine a annoncé qu'elle allait restreindre les importations de technologies médicales en provenance de l'UE. En Suisse, les titres de Straumann (-0,5%) et de Sonova (-1,0%) ont été pris en grippe. Sur le marché élargi, Swissquote a progressé de 8,7%. La société financière a entièrement racheté l'application Yuh.
Europe
Les Bourses européennes ont entamé la semaine en hausse, alors que l'attention des investisseurs reste focalisée sur les négociations commerciales entre les Etats-Unis et ses principaux partenaires.
L'indice Stoxx Europe 600 a gagné 0,4% lundi, à 543,5 points. A Paris, le CAC 40 a pris également 0,4% et le SBF 120 s'est apprécié de 0,3%. Le DAX 40 a grimpé de 1,2% à Francfort, tandis que le FTSE 100 a reflué de 0,2% à Londres. CAPGEMINI (-5,6%): le groupe de services numériques a annoncé lundi avoir signé un accord définitif portant sur l'acquisition du spécialiste de la transformation numérique des activités et des services WNS pour un montant avant dette de 3,3 milliards de dollars (environ 2,8 milliards d’euros). ALSTOM (+1,5% à 19,43 euros): JPMorgan a relevé lundi son objectif de cours sur le titre de 25 euros à 28 euros et confirmé sa recommandation "surpondérer" dans la perspective de la publication du chiffre d'affaires et des commandes du premier trimestre de l'équipementier ferroviaire, le 23 juillet prochain.
États-Unis
Le barrage de nouveaux tarifs douaniers imposés par le président Donald Trump a fait chuter les actions lundi et a remis les tensions commerciales au premier plan à Wall Street. Le S&P 500 a chuté de 0,8% à 6.229,98 points, restant proche du plus haut niveau historique atteint la semaine dernière. Le Nasdaq Composite et le Dow Jones Industrial Average ont perdu 0,9%. Les actions de sociétés sensibles aux échanges commerciaux, telles que Lululemon, Estée Lauder, First Solar et Deere, ont reculé. Le bitcoin s'échangeait autour de 108.000,00 dollars, pas très loin des plus hauts niveaux historiques. Le Cboe Volatility Index, l'indicateur de peur de Wall Street, a augmenté d'environ 9%, mais est resté loin des sommets atteints en avril lors du "Liberation Day“. TESLA a perdu 6,8% après le lancement ce week-end du nouveau parti politique d'Elon Musk, qui aux yeux des investisseurs menace de détourner le milliardaire américain de sa mission à la tête du constructeur de véhicules électriques. WNS a bondi de 14% à 74,70 dollars après avoir conclu un accord pour être racheté par le français Capgemini pour 76,50 dollars par action, soit 3,3 milliards de dollars en numéraire. ROYAL GOLD (-6,4%): la société de métaux précieux a annoncé l'acquisition de Sandstorm Gold et Horizon Copper pour un montant combiné de 3,7 milliards de dollars. SHELL (-2,9% pour l'ADR): le géant pétrolier et gazier a annoncé lundi que ses bénéfices issus du négoce de gaz allaient baisser drastiquement au deuxième trimestre par rapport au trimestre précédent, en raison de la volatilité des prix du pétrole. Shell revoit également à la baisse ses prévisions de production pour le gaz au deuxième trimestre.
Asie
En Asie, les marchés actions évoluent en ordre dispersé mardi. A la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei progressait de 0,31% à 39'711 points et l'indice élargi Topix de 0,14% à 2815 points. La Bourse de Séoul gagnait 1,10%, Sydney était immobile (+0,02%), seul Taipei se repliait de 0,9%. A Hong Kong, l'indice Hang Seng en revanche avançait de 0,64% à l'unisson de la Bourse de Shanghai (+0,20%).
Obligations
Sur le marché obligataire américain, le taux de l'obligation du Trésor américain à 10 ans a augmenté de 7 points de base pour atteindre 4,39%. Les traders ont évoqué des craintes inflationnistes en raison de la vague de droits de douane qui s'annonce.
Analyse
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