Comment fonctionne ma pension suisse ?
La réputation de la Suisse en matière de stabilité financière s'étend à son système de retraite à la fois robuste et complet. Conçu pour garantir une sécurité financière en cas de vieillesse, d'invalidité et de décès, ce système constitue un pilier central du modèle social et économique du pays.
Le système de prévoyance suisse est fondé sur le principe des trois piliers, combinant l'État, la prévoyance professionnelle et la prévoyance privée. Chaque pilier a un objectif distinct et un cadre juridique, mais ils collaborent pour aider les individus à maintenir leur niveau de vie après avoir quitté la vie active. Ce guide clarifie chaque couche, intègre des exemples, définit AHV, IV, BVG et LPP, et répond directement aux questions courantes dans chaque section.
Pilier 1 : Prestation de la pension d'État
Le pilier 1 est le socle de la sécurité de la retraite en Suisse. Elle est gérée par l'État et administrée par les offices cantonaux de compensation, plutôt que par des fonds privés. Elle couvre deux assurances sociales : AHV/AVS (Assurance vieillesse et survivants) et IV/AI (Assurance invalidité).
Son objectif est de garantir à chacun un revenu minimum à la retraite ou en cas d'invalidité, même si les revenus de toute une vie ont été modestes. Contrairement aux piliers 2 et 3, le pilier 1 n'est pas un compte d'épargne individuel; il suit un modèle de répartition, dans lequel les travailleurs actuels financent les retraités actuels par le biais de retenues salariales.
Qui cotise au Pilier 1 ?
Les cotisations sont déduites automatiquement des salaires des employés, partagées à environ 10,6% au total, réparties 50/50 entre l'employeur et le travailleur. Les travailleurs indépendants cotisent eux-mêmes la totalité du montant, à des taux qui varient en fonction de leurs revenus, et même les résidents non actifs doivent payer une cotisation annuelle minimale pour éviter les lacunes de pension.
Combien pouvez-vous recevoir ?
Une pension complète nécessite 44 années de cotisations, et le montant des prestations dépend de votre salaire moyen assuré. Aujourd'hui, la fourchette typique est la suivante :
Pension mensuelle minimale ≈ CHF 1’225
Pension mensuelle maximale ≈ CHF 2’450
Exemple simple : Un travailleur gagnant ~80 000 CHF/an au cours de sa carrière peut recevoir entre 1 800 et 2 300 CHF/mois, ce qui est suffisant pour couvrir ses besoins de base, mais pas assez pour maintenir son mode de vie seul.
FAQ rapide
- Avez-vous besoin de faire quelque chose vous-même ? Oui, vérifiez régulièrement votre historique AHV pour éviter les lacunes.
- Les étrangers reçoivent-ils l'AVS s'ils quittent la Suisse ? Oui, les paiements sont effectués à l'étranger vers la plupart des pays.
- Comment vérifier vos contributions ? Demandez un relevé « IK-Auszug ».
- Et si j'ai des lacunes ? Vous pouvez régler les années manquantes de manière rétroactive (fenêtre de temps limitée).
➡️ Le pilier 1 garantit un revenu minimum. Le véritable mode de vie à la retraite dépend des Piliers 2 et 3.
Pilier 2 : Votre prévoyance professionnelle basée sur le salaire
Le deuxième pilier est la retraite liée à votre emploi. Contrairement au Pilier 1, qui est géré par l’État et redistributif, le Pilier 2 est constitué de capital épargné à votre nom, investi tout au long de votre vie professionnelle et ensuite versé sous forme de somme forfaitaire, d’une rente ou d’un mélange des deux. Il est régi par la loi BVG/LPP, qui fixe des normes minimales, tandis que les prestations réelles dépendent du plan de pension de votre employeur.
D'où vient l'argent ?
Les employés gagnant plus de CHF 22’050 par an sont automatiquement assurés. Les cotisations sont déduites du salaire et financées conjointement par l'employeur et l'employé, l'employeur payant au moins 50%, et dans certains secteurs (technologie, finance, institutions publiques) souvent beaucoup plus, parfois 1,5 à 3 fois la cotisation de l'employé.
À mesure que vous vieillissez, les déductions augmentent pour accélérer l'épargne à l'approche de la retraite. Une fourchette typique ressemble à ceci (part combinée de l'employé et de l'employeur, variable selon le fonds) :
- Moins de 35 ans : ~7 à 10 % du salaire assuré
- 35–44 ans : ~10–15 %
- 45–54 : ~15–20 %
- 55+ : ~18–25 %
Qui gère le 2e pilier ?
L'État ne gère pas l'argent. Votre employeur choisit un fonds de pension, par exemple Swiss Life, AXA, Liberty, Nest, Zurich, VZ, ou des fonds collectifs publics plus importants tels que BVK, CPPE, CPEG, PKZH. En règle générale, les employés ne peuvent pas choisir leur caisse de retraite, mais les entreprises peuvent changer de prestataire. Certains employeurs permettent également les rachats volontaires, utiles pour combler les lacunes et réduire les impôts.
Qu’en est-il des travailleurs indépendants ?
Ils ne sont pas automatiquement assurés au titre du deuxième pilier et doivent s'affilier volontairement s'ils souhaitent être couverts. Beaucoup comptent plutôt davantage sur les investissements des piliers 3a et 3b pour constituer leur patrimoine de retraite.
Combien peut offrir Pillar 2 ?
Votre pension dépend entièrement de combien de capital vous accumulez et du taux de conversion appliqué au moment de la retraite.
Exemple : CHF 300’000 cumulés × 6 % = CHF 18’000 par an → CHF 1’500 par mois
Résultats typiques basés sur des parcours de carrière avec une rente mensuelle approximative de la BVG :
- Carrière à temps partiel ou à faible salaire CHF 800–1’500
- Carrière complète standard CHF 1’500–2’500
- Salaire élevé + employeur généreux CHF 2’500–4’000+
Pour les personnes qui travaillent plus de 40 ans en Suisse avec des cotisations élevées et un fonds de pension solide.
➡️ Pilier 1 + 2 = 50–65 % du salaire final
Pour la plupart des nouveaux arrivants, expatriés ou personnes en pause professionnelle :
➡️ Pilier 1 + 2 = 35–50 % du salaire final
C’est précisément pour cette lacune que Pilier 3 existe.
FAQ rapide
- Puis-je retirer le Pilier 2 de manière anticipée ? Oui. Pour l'achat d'un logement, la création d'une entreprise, l'invalidité ou le départ de Suisse (retrait total en dehors de l'UE, retrait partiel dans l'UE).
- Puis-je contribuer davantage ? Oui, par le biais de rachats de pension pour combler les lacunes de cotisation et réduire les impôts.
- Les étrangers conservent-ils le BVG après avoir quitté la Suisse ? Oui, elle est versée sous forme de pension à l'étranger ou peut être retirée en fonction de la destination.
- Puis-je déplacer mes prestations acquises ? Oui aux fondations de prestations de libre passage, etc.
➡️ Le pilier 2 constitue votre capital de retraite principal. Plus votre plan d'employeur et votre salaire sont solides, plus vous gagnerez plus tard.

Pilier 3 : Prévoyance privée : combler le déficit de la retraite
Le pilier 3 est la composante volontaire du système suisse. Contrairement au premier pilier (géré par l'État) et au deuxième pilier (lié à votre employeur), le troisième pilier est personnel et autogéré, ce qui signifie que vous devez prendre des mesures vous-même. Son objectif est simple :
➡️ constituer un capital supplémentaire pour maintenir votre style de vie à la retraite
➡️ réduire les impôts (si vous utilisez le Pilier 3a)
➡️ combler le fossé laissé par les Piliers 1 & 2
Le 3e pilier est divisé en deux catégories :
Pilier 3a : prévoyance privée restreinte et fiscalement avantageuse
Le pilier 3a est conçu spécifiquement pour la planification de la retraite à long terme. Les contributions sont déductibles d’impôt chaque année, ce qui signifie que vous payez moins d’impôts maintenant tout en constituant un capital futur. L’argent est bloqué jusqu’à la retraite, sauf dans des situations spécifiques telles que l’achat ou la rénovation d’une résidence principale, devenir travailleur indépendant, quitter définitivement la Suisse, l’invalidité ou effectuer un rachat au Pilier 2. Vous pouvez décider si vos contributions restent dans un compte d’épargne en espèces ou si elles sont investies dans des portefeuilles et des fonds, qui ont historiquement mieux performé au fil du temps.
Il existe une limite annuelle de dépôt : les salariés disposant d'un fonds du deuxième pilier peuvent cotiser jusqu'à CHF 7’258/an, tandis que les indépendants sans pilier 2 peuvent cotiser jusqu'à 20% du revenu, plafonné à CHF 36’288/an (à partir de 2026).
Un exemple simple : en cotisant le maximum de CHF 7'056 avec un taux d'imposition de 22 %, vous économisez environ CHF 1'552 d'impôts chaque année.
En outre, à partir de 2026, il est possible de verser des cotisations rétroactives de rachat pour combler les lacunes des années précédentes (à partir de 2025) en vertu de nouvelles règles.
Les retraits sont fiscalisés à un taux réduit, séparément de l'impôt sur le revenu, ce qui fait généralement du 3a l'un des outils d'épargne les plus efficaces sur le plan fiscal disponibles.
À quoi cela pourrait-il ressembler au fil du temps ?
Avec des contributions maximales régulières et des rendements modérés, de nombreuses personnes parviennent à construire
- CHF 80–120k après 10 ans (CHF 360–540 de revenu mensuel)
- CHF 150–250k après 20 ans (CHF 675–1’125 de revenu par mois)
- CHF 230–320k après 30 ans (CHF 1’035–1’440 de revenu mensuel)
en fonction de la stratégie de paiement et des conditions du marché. Il est conçu pour la préparation à la retraite à long terme.
Pour plus d’informations, vous pouvez visiter cette page à propos de 3a Easy.
Pilier 3b : Constitution d'un patrimoine flexible
Le pilier 3b se réfère à toutes les économies et investissements privés qui ne sont pas soumis à la réglementation en matière d'épargne-retraite. Cela inclut les portefeuilles de titres (ETF, actions, fonds d’investissement), les comptes d’épargne traditionnels, les avoirs immobiliers et les produits optionnels basés sur l’assurance-vie. En pratique, cela fonctionne comme un investissement normal — sans déduction fiscale, sans limite de dépôt annuel et sans restriction de retrait, contrairement au pilier 3a.
Parce qu’il offre une liberté totale, le 3b est idéal pour constituer une richesse supplémentaire une fois que votre 3a est maximisé, préparer une retraite anticipée ou une indépendance financière, ou financer des objectifs en dehors de la retraite comme l’achat d’un bien immobilier, l’éducation des enfants ou les réserves de liquidité.
En résumé :
Pilier 3a = efficacité fiscale pour la retraite.
Pilier 3b = liberté totale pour la constitution d'un patrimoine à long terme.
FAQ rapide
- Puis-je détenir plusieurs comptes 3a ? Oui, utile pour les retraits échelonnés afin de réduire les impôts.
- Puis-je investir mon 3a dans des fonds ? Oui, et cela produit historiquement de meilleurs résultats à long terme que de conserver des liquidités.
- Les expatriés peuvent-ils contribuer ? Oui, tant que vous avez un revenu imposable en Suisse.
- Est-ce que le 3b réduit les impôts ? Normalement non, sauf par le biais de produits d'assurance spécifiques.

Perspectives d'avenir : pourquoi la planification de la retraite est encore plus importante en 2026
Alors que la Suisse avance vers 2026, la pression démographique et l'allongement de l'espérance de vie exercent une pression croissante sur le système de retraite, en particulier sur le premier pilier. Bien que le cadre des trois piliers demeure solide, le débat politique sur le financement de l'AVS, l'harmonisation de l'âge de la retraite et les niveaux de cotisation met en évidence une réalité importante : les futures pensions remplaceront probablement une part plus faible du revenu final qu'auparavant. Dans le même temps, les fonds de prévoyance professionnelle continuent de faire face à des taux de conversion plus bas, ce qui signifie que le même capital de retraite génère désormais moins de revenus garantis qu'il y a dix ans. Pour les individus ayant une carrière internationale, des schémas de travail à temps partiel ou des interruptions de carrière, cet effet peut être encore plus prononcé. Dans cet environnement, la planification proactive devient essentielle. Examiner régulièrement votre situation de retraite, comprendre votre exposition sur les trois piliers et renforcer le Pilier 3 par des contributions disciplinées et des investissements à long terme sont des étapes de plus en plus décisives pour maintenir l’indépendance financière et la flexibilité du mode de vie à la retraite.
Le système de pension suisse offre à chacun une base sur laquelle bâtir, mais pas une maison achevée. Le pilier 1 offre le filet de sécurité de base (≈ CHF 1'000–2'500/mois) et le pilier 2 ajoute des prestations basées sur les revenus (souvent ≈ CHF 1'000–4'000/mois après une carrière complète). Pour beaucoup de personnes, cela signifie une fourchette de revenus de retraite d’environ CHF 2'000–4'500/mois, suffisante pour couvrir les besoins essentiels mais rarement suffisante pour maintenir le mode de vie qu’ils avaient en travaillant.
C’est ici que le 3e pilier devient décisif. En cotisant régulièrement à 3a, vous réduisez non seulement vos impôts chaque année, mais vous pouvez également faire fructifier CHF 150’000 à 300’000 ou plus au cours de votre vie active, ce qui représente souvent +CHF 600 à 1’500/mois à la retraite. Pendant ce temps, 3b offre la liberté de constituer une richesse supplémentaire sans limites, façonnant la retraite à laquelle vous aspirez plutôt que le minimum auquel vous avez droit.
Le système donne une structure, vous décidez du résultat. Votre future pension n'est pas seulement une fonction de l'âge, mais aussi des décisions que vous prenez aujourd'hui.
Prochaines étapes pratiques
- Vérifiez votre dossier AVS pour les lacunes (1er pilier).
- Examinez vos prestations BVG et les contributions de votre employeur (2e pilier).
- Maximisez le pilier 3a lorsque c'est possible : c'est votre levier le plus efficace.
- Faites croître 3b au fil du temps pour garantir le confort, la liberté et des choix précoces.
Le contenu de cet article est fourni à des fins éducatives uniquement. Cela ne constitue pas un conseil en investissement, une recommandation financière ou un matériel promotionnel.






